C’est au milieu de nulle part Dans un patelin paumé Qu’on ne lui a même pas donné de nom Là que je suis né, là que je finirai Nous sommes, comme qui dirait, des laisser pour compte La journée, pour nous occuper Nous avons l’ennui, la solitude, la misère On attend le soir pour soigner le mal de trippe Au bout de la rue dans un baraquement Où grouillent moustiques et soiffards Le vieux Sam et son orchestre Nous file rancard pour l’évasion de la nuit Ce blues qui nous colle à la peau fait voyager hors du temps On se laisse imprégner par le rythme de la musique A en oublier d’où l’on vient Mais quand vient le chant du coq Retour à la case départ Autour de nous, alligators serpents et araignées Le marais est bien gardé Chaleur et humidité à ne plus se bouger Nulle part où aller Reste à attendre le soir Pour se retrouver au baraquement du bout du monde Là, les ondes nous emportent jusqu’au bout de nous même La chemise colle, le pied tape le sol Et on redécolle Ainsi va la vie Ce trou, où, on nous a largués pour un aller simple |
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