J’aurai voulu être médecin sans frontières Etre médecin du Monde Pour soigner l’humanité entière Des maux qui nous inondent En cardiologie d’urgence pour les dictateurs Les opérer sans anesthésie Pour vérifier s’ils ont bien un coeur Et les laisser méditer dans leurs lits En neurologie pour ceux qui ont la grosse tête Leur prescrire en abondance des doses d’humilité Pour qu’enfin ils redeviennent modestes Et qu’ils comprennent un peu mieux la société J’aurai voulu être médecin sans frontières Etre médecin du Monde Pour soigner l’humanité entière Des maux qui nous inondent En chirurgie pour les pédophiles Les amputer de ce qui fait d’eux les coupables D’atrocités sur des enfants fragiles Et les traiter comme des malades En psychologie pour tous ces extrémistes religieux Leur transfuser une forte dose de tolérance Pour qu’ils arrêtent au nom d’un dieu De faire subir au monde toutes ces souffrances J’aurai voulu être médecin sans frontières Etre médecin du Monde Pour soigner l’humanité entière Des maux qui nous inondent En radiologie pour ceux qui pensent être les plus forts Pour voir si par transparence En regardant les clichés de leurs corps Ils ont toujours cette même arrogance En ophtalmologie pour tous nos élus Leur mettre des gouttes dans les yeux Pour qu’ils voient enfin la réalité de la rue Et qu’ils arrêtent de ne penser qu’à eux J’aurai voulu être médecin sans frontières Etre médecin du Monde Pour soigner l’humanité entière Des maux qui nous inondent Même si toutes ses opérations semblent nécessaires Il demeure toujours la même interrogation Dénoncer ou se taire Telle est bien la question |